Sur la planète Terre...
Je m'appelle Alice. Alice Lorange. J'ai 16 ans. Je suis couchée dans mon lit. Mes cheveux roux et mi-longs sont en désordre. J'essaie de m'endormir, mais les voix me hantent. Les voix des Autres. Des élèves de l'école secondaire que je fréquente.
Voix Garçon 1 : "T'es bizarre, Alice."
Voix Fille 1 : "Elle n'est pas comme nous."
Alice : (…)
Voix Fille 2 : "Je déteste cette petite garce !
Voix Garçon 2 : "Hé ! J'ai une idée. Et si on lui volait son repas ?"
Alice : (Assez...)
Voix Fille 2 : "Cool !"
Voix Garçon 1 : "Non, non, non ! Nous ne sommes pas des gamins de la maternelle !"
Voix Fille 1 : "J'ai une bien meilleure idée. On pourrait..."
Alice : (ÇA SUFFIT !)
Je me retiens de pleurer.
Alice : (Pourquoi ? Pourquoi sont-ils si cruels ?)
Soudain, la voix d'Heather se fait entendre dans mon esprit. Heather est une Trace, une créature surnaturelle. Je partage mon corps avec elle depuis une aventure dans une maison étrange, la maison d'Adélan Alarie.
Une aventure que j'ai vécue avec trois autres Alice. Alice D de Russie. Alice Brown des États-Unis. Alice Kurosawa du Japon. Elles sont autistes, comme moi.
Heather : (Comment peux-tu les laisser t'affecter à ce point ?)
Alice : (Je suis TELLEMENT désolée !!!)
Heather soupire de découragement.
Heather : (Tu dois être forte, Alice ! Ta vie d'autiste est peut-être difficile, mais...)
Heather s'est soudainement arrêtée de parler et s'est mise à crier. Ma tête va exploser de douleur.
Alice : (HEATHER ! Qu'est-ce qui vous arrive ?)
Heather : (Non, non, non ! Je le sens... un phénomène inexpliqué va mettre les mondes en collision et réécrire la réalité !)
Alice : (Qu... ?)
Heather : (Une nouvelle réalité, une nouvelle chronologie... C'EST NOTRE FIN ALICE !)
Alice : (D ! Brown ! Kurosawa ! NOOOOOOOOOOOON !)
Puis, dans un instant, tout devient blanc. Tout s'efface. C'est la fin de cette réalité. Une nouvelle chronologie va maintenant commencer pour moi.
♫ La fin de tout, Je n’ai plus rien faire du tout ♫
♫ Mondes entrechoqués, réalité changée ♫
♫ Mais je vais recommencer parce que je suis pas une poule mouillée ! ♫
♫ Je ne serai pas détruite, je ne serai pas maudite ♫
♫ Je suis en vie, vive ma survie ♫
♫ Dans cette nouvelle réalité, cette nouvelle chronologie ♫
♫ Où mon nouveau chemin me mènera-t-il ? ♫
Sur la planète Terre...
Je m'appelle Alice. Alice Lorange. J'ai 16 ans. J'ai les cheveux roux, longs et ondulés. Mes yeux sont verts. Je suis Québécoise française, mais je me débrouille bien en anglais. Je suis également autiste. En ce moment, je suis dans ma chambre. Ma Zone de Sûreté. Loin des Autres et de l'Inconnu.
J'ai eu une journée terrible à l'école. En plus de ma mauvaise note en maths, j'ai encore été victime d'intimidation de la part de cette fille. Elle m'a dit quelque chose de méchant. J'ai oublié son nom. Mél-Quelque chose. Mélanie, Mélodie, Mélissa? Eh bien. Peu importe.
J'allais commencer mes devoirs à contrecœur, car j'ai de plus en plus de difficultés à l'école et les devoirs me semblent insurmontables, quand une étrange lueur est apparue. La lueur grandit et se transforme en un portail coloré.
Alice : (Qu'est-ce que... ?)
Je me lève de ma chaise.
Alice : (Je ne rêve pas... n'est-ce pas ?)
Je baisse la tête. Je regarde mes chaussures de sport, mon jean, mon t-shirt vert, puis je lève la tête pour regarder le portail.
Alice : (Non. Ce n'est pas un rêve.)
Le portail bourdonne doucement.
Alice : (Oh mon Dieu, qu'est-ce que je suis censé faire ? Appeler maman et papa ? Non. Mauvaise idée.)
Je ne veux pas qu'ils paniquent. Ils sont peut-être mes parents et m'aiment, mais ils sont des Autres, et ce n'est pas bon quand les Autres paniquent.
Alice : (Mais... attend une seconde ! Ce portail... est-ce dont la Voix des Chemins m'a parlé ?)
Depuis plusieurs nuits, je fais un rêve étrange. Dans ce rêve, je suis dans l'Inconnu, mais plutôt que d'être douloureux, il est agréable. Je me tiens sur une route enchantée, une route faite de lumière et de poussière. Tout est bleu. Le ciel et le sol. Je marche le long de cette route quand elle se divise en plusieurs chemins. Alors que je décide d'en prendre un au hasard, des morceaux de verre tombent du ciel.
En eux, je vois d'autres Alice Lorange. Une Alice piégée dans une étrange maison avec trois filles. D'autres Alice, toutes autistes. Une Alice aux yeux jaunes. Elle partage son corps avec Heather, une créature surnaturelle. Une Alice dans une forêt, près d'un feu de camp. Elle pleure. Ses amies sont mortes. Une Alice, dont le prénom s'écrit Alyce, qui se sacrifie en chantant une chanson. Une Alice qui voyage entre les mondes pour trouver une relique mystique. Une Alice qui...
Soudain, j'entends une voix astrale et mystérieuse, la Voix des Chemins. Elle m'explique que les morceaux de verre montrent des « Chemins » différents, des réalités différentes. Comme une nouvelle réalité et nouvelle chronologie ont commencé, je vais bientôt devoir choisir mon nouveau Chemin. Je me réveille toujours ensuite, sans avoir le temps de poser des questions à la Voix des Chemins.
Alice : (« Choisir mon nouveau Chemin »... ce portail... J'ai le sentiment qu'ils sont liés. Mon choix aura des conséquences, c'est sûr !)
J'attends et le portail se ferme. Il ne réapparaîtra plus jamais. Mon nouveau Chemin est décidé.
Alice : (Ma vie. Ma vie simple et, oserais-je dire, douloureuse.)
Je termine mes devoirs. Je ne veux pas, mais je n'ai pas le choix.
Les jours passent, je suis toujours harcelé à l'école. Les Autres me tapent sur les nerfs. Mes notes baissent. Mes parents sont inquiets. Ils ne veulent pas que j'abandonne le secondaire. Je les comprends, mais j'ai mes limites.
Pour m'aider, ils veulent que je voie un psychologue. Ça ou prendre des médicaments. Comme si ça pouvait aider. Les Autres seront toujours des Autres. Imprévisible, dangereux. Je ne peux pas changer qui je suis, comment mon esprit fonctionne. Mais je n'ai toujours pas le choix. Les parents sont les parents, et je suis toujours mineur.
Je ne veux pas voir un psychologue. Après tout, il ou elle sera un Autre. Ils ne pourront pas m'aider. Je commence donc à prendre des médicaments. Des antidépresseurs, bien que je ne sois pas déprimé. Pourrais-je être déprimé ? Je ne sais pas. Je ne comprends pas. Je ne comprends plus rien. Ces médicaments semblent aggraver la situation.
J'ai de plus en plus mal à la tête, ce qui arrive quand l'Inconnu me tourmente. Je pleure de plus en plus souvent, ce qui arrive quand les Autres me font mal.
Je suis encore plus harcelé à l'école et mes notes sont au plus bas. Mon année de secondaire est gâchée.
Alice : (Ça suffit ! J'arrête tout. Assez de souffrance !)
J'ai abandonné l'école, malgré la colère de mes parents. J'arrête de prendre les médicaments et je reste à la maison tout le temps, dans ma Zone de Sureté.
Alice : (Personne ne peut me faire de mal ici. Tant qu'elle existe, je...)
Mais cela n'a pas duré longtemps. Mes parents vont toujours dans ma chambre. Pour me parler. Pour me gronder. Pour se disputer avec moi. Ils pensent que je suis une lâche, que je jette mon avenir au feu. Selon eux, je ne peux pas rester à la maison avec eux pour le reste de ma vie.
Alice : (Pourquoi... Pourquoi ne comprennent-ils pas ?)
Je sais qu'ils m'aiment, qu'ils m'aiment vraiment, mais ils sont des Autres. Ils ne sont pas différents. Ils sont aussi... dangereux.
Alice : (Je ne suis plus en sécurité ici. Je dois fuir... mais pour aller où ? Je sais !)
Près de la ville où j'habite, il y a une forêt et, dans cette forêt, il y a une attraction touristique. Il y a des cabanes dans les arbres et il est possible de passer la nuit dans l'une d'entre elles.
Alice : (Je dois juste y rester quelques jours. Ensuite, nous verrons.)
Alors j'attends la nuit et je m'enfuis dans la forêt. J'ai tout pris dans mon sac à dos. Une lampe de poche, des provisions, des vêtements, de l'eau, un oreiller...
Dans les bois, je trouve une cabane dans un arbre et je vais dormir à l'intérieur. C'est l'automne donc il fait froid mais je peux le supporter.
Alice : (Je veux être en sécurité. Je veux être heureuse, alors je...)
Je reste dans la cabane pendant 3 jours et 3 nuits. Des touristes, qui se promenaient dans les bois, m'ont demandé ce que je faisais là. Je leur ai dit que « je me battais pour ma survie et pour être heureuse. » C'est vrai.
Après la dernière nuit, je quitte la forêt.
Alice : (Où aller maintenant ? Je n'ai pas d'argent.)
Soudain, je rencontre une fille de l'école secondaire. Elle a les courts cheveux noirs et les yeux bleus. Une amie de Mél-Truc. Une Autre. Je dois être *très* prudente.
??? : "Salut Alice !"
Alice : "Salut."
??? : "Tu as abandonné l'école, n'est-ce pas ? On ne te voit plus en classe. C'est triste."
Alice : "?"
??? : "Je peux comprendre si les cours sont difficiles, mais... que vas-tu faire maintenant, sans diplôme d'études secondaires ? Te trouver un emploi ?"
Alice : "Je ne sais pas. Je dois d'abord survivre."
??? : "Survivre ?"
Alice : (Pourquoi lui ai-je dit ça ? C'est une Autre. Elle ne peut pas comprendre.)
Alice : "Survivre au monde entier. Je... Je ne suis plus en sécurité."
??? : "Quoi ?"
Alice : "Avec mes parents, à la maison."
Alice : (Mais si...)
??? : "Oh mon Dieu, ils te maltraitent ? Tu dois en parler à la police !"
Alice : "Non, non, ils ne sont pas violents ! Mais..."
??? : "Mais quoi ?"
Alice : "Ils me font mal. Dans mon cerveau et mon âme."
??? : "???"
Alice : (Mais si elle peut me comprendre ?)
Alice : "Ma Zone de Sûreté... n'est plus. Ce sont des Autres. Les Autres sont dangereux."
??? : "Alice. Je suis désolée, mais je ne te suis plus."
Alice : (Je dois juste tout lui expliquer !)
Alice : "Votre nom est... euh... ?"
Ethel : "Ethel."
Alice : "Ok. Ethel. Je pense que vous pouvez comprendre. Après tout, vous êtes brillante. Vous avez d'excellentes notes en classe."
Alice : (Je n'ai jamais rien expliqué à mes parents. J'ai essayé de le faire une fois mais ils n'ont pas compris et ils se sont mis en colère.)
Alice : "Les Autres, je les crains. Ils ne sont pas comme moi. Ils sont dangereux. Ils me font mal, parfois involontairement, mais ça fait mal quand même. L'Inconnu me tourmente. Tout ce qui sort de ma routine, c'est l'Inconnu. Je dois survivre, chaque jour. Ce monde... Ce monde n'est pas pour moi, une adolescente autiste. Avant, ma Zone de Sûreté me protégeait de tout, mais maintenant... Mes... Mes parents l'ont souillée... Je... Je suis..."
Je me mets à pleurer. Parler de tout cela me fait trop mal.
Alice : "Je n'en peux plus ! Je veux vivre, être en sécurité et heureuse. Est-ce SI difficile ?!"
Ethel : "Alice ! Tu as besoin d'aide."
Alice : "Ouais, *bien sûr*. Des médicaments, vous voulez dire ? Ça rend les choses encore pires !"
Ethel : "Je ne parlais pas de ça, je parlais d'un psychologue. Il ou elle peut t'aider."
Alice : "À quoi ? À me « Normaliser », à me transformer en quelqu'un d'autre juste pour faire plaisir à la Société Humaine ?"
Ethel : "NON ! Mais pour gérer tes émot..."
Alice : "Mes émotions n'ont pas à être contrôlées ! Stupides Autres, tout est leur faute !"
Ethel : "Je suis désolée. Je veux dire à comprendre, à te comprendre."
Alice : "Eh bien, je me comprends *très bien*. C'est les Autres, comme vous et mes parents, qui ne comprennent rien !"
Ethel : "Tu as raison. Je ne comprends rien. Comment pourrais-je comprendre comment ton esprit fonctionne ?"
Alice : "!!!"
Ethel : "Tes parents ne doivent pas comprendre non plus. Ils savaient que tu es autiste, mais après ? Ils doivent être dans le déni."
Alice : "..."
Je ne sais pas comment j'ai fait, mais j'arrête de pleurer.
Ethel : "Alice, s'il te plaît ! Rentre chez toi et va voir un psychologue."
Alice : "Je n'aurais jamais pensé écouter une Autre, mais vous avez raison. Je rentre chez moi."
Je lui dis au revoir et je rentre chez mes parents. Ils sont encore plus en colère contre moi. Je soupire.
Le pire ? J'étais parti depuis 3 jours et 3 nuits et ils n'ont même pas appelé la police ! J'aurais pu être en danger et... rien. Comme si maman et papa ne se souciaient pas du tout de moi !
Maman a *essayé* de m'expliquer qu'elle n'a pas appelé la police parce qu'elle pensait que je logeais chez une amie mais, voyons, c'est ma mère ! Elle devrait savoir que je n'ai pas d'amis.
Quand je leur dis que je vais voir un psychologue, ils sont heureux, mais je sais que ça ne durera pas. Tant qu'ils resteront dans le déni, ils me causeront encore de la détresse. Pourtant, ils étaient si gentils et attentionnés quand j'étais encore au secondaire, comme une fille
« normale ».
Ma première rencontre avec Mme Alita s'est bien passée. C'est une personne sympathique. J'avais tort. Un psychologue peut m'aider. Plus je la vois, plus je me sens libéré d'un fardeau. Alita me comprend vraiment.
Alita : "Alice, ce n'est pas si compliqué. Vos parents vous dénigrent et cela vous rend très malheureuse et en détresse. Ils doivent comprendre que vous ne pouvez pas changer. Oui, vous pouvez travailler sur certaines choses, mais vous ne serez jamais une fille « normale ». En ce qui concerne vos études, vous pouvez les recommencer, même depuis chez vous, mais si vous ne pouvez pas en apprendre davantage en raison d'un trouble de l'apprentissage, il est inutile de vous « forcer ». Si les études sont totalement impossibles, vous pouvez chercher un emploi, mais avec toutes vos « barrières », ce sera très difficile."
« Mes barrières », toutes les choses qui « me bloquent » à cause de mon autisme. Mme Alita ne voulait pas dire « impossible » pour un travail, mais je ne suis pas dupe. Je sais que les chances de pouvoir travailler sont minces, mais je dois faire face au problème le plus urgent, c'est-à-dire mes parents.
Je leur ai donc demandé de rencontrer Mme Alita avec moi. Des étincelles ont jailli pendant la réunion. Surtout mon père. Il est très en colère. Je me suis bouché les deux oreilles et je pleure en silence.
Alita : "Voyez-vous votre fille ? Vous l'avez mise dans cet état. Vous devez accepter ce qu'elle est. Sinon, vous la perdrez pour de bon. Elle s'est déjà enfuie... voulez-vous qu'elle recommence et qu'elle se mette en danger ?"
Ma mère commence à ouvrir les yeux, à comprendre. Mon père est toujours en colère.
Alita : "Oui, elle pourrait rester à la maison, au chômage, toute sa vie, mais ce n'est pas sous votre contrôle. C'est la vie d'Alice, pas la vôtre."
Mon père ne bouge pas. Sa colère ne disparaît pas. Que peut-on faire pour qu'il comprenne ?
Alita : "Alice ? Je veux que vous regardiez votre père et que vous me disiez ce que vous voyez."
Je pleurais encore.
Alita : "Ne vous inquiétez pas, je suis votre Bouclier de Sureté. Il ne pourra rien dire de méchant."
Alice : "O...Ok..."
Je regarde mon père.
Alice : "Je vois... un danger. Un grand danger. Le plus terrible des Autres. Un monstre qui ressemble à mon père."
Mes mots semblent l'atteindre.
Alice : "Un monstre qui veut me tuer, me détruire lentement... POURQUOI ? POURQUOI ? POURQUOI ?"
Papa ouvre enfin les yeux. Il commence à comprendre.
Alice : "MERDE PAPA ! Toi aussi maman !"
Le tout premier juron qu'ils ont entendu de moi car je déteste dire des gros mots.
Alice : "Je *suis* votre fille ! Pourquoi voulez-vous tous me détruire ?!"
Papa, je ne peux pas le croire, commence à pleurer ! Maman aussi. Mme Alita termine la réunion, après avoir dit à mes parents d'avoir une discussion importante avec moi.
De retour à la maison, nous nous sommes assis dans la salle à manger et avons discuté. Ce n'était pas facile, mais mes parents ont fini par me comprendre. Ils ne vont pas me forcer à faire quoi que ce soit, parce que « ça doit venir de moi ». Il faut que je le veuille.
Je retourne à ma Zone de Sureté, heureuse. Avec le temps, sa « souillure » disparaîtra.
Deux ans plus tard...
J'ai essayé de retourner aux études depuis la maison. Cela s'est soldé par un échec. J'ai essayé de trouver un emploi et j'accumulais les renvois. Je n'étais pas « assez bonne, assez rapide, assez polie (?) et assez fonctionnelle ».
J'ai donc 18 ans et je suis à la maison, toujours chez mes parents. Je les aide dans les tâches ménagères. Ils sont redevenus gentils et attentionnés, comme avant que j'abandonne l'école.
Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve, mais je n'y pense pas trop. Cela me fait souffrir pour rien. Je verrai ce qui se passera quand j'y serai.
Je prends le portail et mon nouveau Chemin est décidé. Je me retrouve dans une étrange forêt. Étrange parce que les arbres sont violets.
Alice : (Je ne suis plus sur Terre, c'est sûr !)
Le portail coloré se ferme, m'empêchant de rentrer chez moi.
Alice : (NOOOOOOOONNNN ! Je suis piégé dans l'Inconnu !)
Mais en même temps, qu'est-ce que j'attendais en prenant ce mystérieux portail ? De me retrouver dans un endroit connu et familier ?
Alice : (Allez, Alice, reste calme. Ne panique pas. C'est... C'est une aventure. Oui, comme dans un bon RPG !)
Mais, contrairement aux héroïnes de Fantasy RPG, je n'ai pas de pouvoirs magiques ni de compétences en combat. Je n'ai jamais combattu de ma vie, même si parfois j'avais envie de casser le nez des Autres qui se moquent de moi.
Alice : (Allez. C'est bon. Marche, Alice, marche !)
Je commence à aller de l'avant. Un pas à la fois. J'avance lentement et c'est ainsi que mon aventure commence.
Je continue à me déplacer dans la forêt. Comme tout est pareil, tant les arbres violets que les herbes qui poussent au sol, j'ai l'impression de tourner en rond.
Alice : (Je ne suis pas perdue. Pas perdue. P.a.s. p.e.r.d.u.e !)
Cela ne me fait pas aller mieux.
Soudain, une créature gluante émerge de derrière un arbre. Je crie.
Alice : (C'est un monstre slime !)
Le monstre s'approche de moi. Je m'enfuis mais il continue à me suivre.
Alice : (NOOONNNN ! Je ne peux pas le combattre !)
J'étais sur le point de crier de désespoir quand ma main gauche a commencé à piquer puis à brûler. Je ne parle pas de la sensation de « brûlure » causée par ma peau sensible, mais d'une véritable brûlure, comme si quelque chose avait été sculpté dans ma chair.
Je regarde ma paume. Je vois une cicatrice, constituée de petites lignes.
Alice : (Ça ne me fait plus mal, mais que... ?)
Soudain, quelque chose s'est déverrouillé dans mon esprit. Je ne peux pas comprendre pourquoi, mais je sais ce que cette cicatrice signifie.
C'est une Marque et elle me donne le pouvoir. Le pouvoir de me transformer en magical girl. Le pouvoir de combattre les monstres. Tout ce que j'ai à faire, c'est de dire les mots et...
La créature de slime arrive derrière moi. Je me tourne pour lui faire face.
Alice : "Je vais te botter le c... EUH ! Je veux dire te tuer !"
Je déteste dire des cochonneries, et « botter le cul d'un monstre » est une chose vulgaire à dire.
Alice : "EAU SCINTILLANTE !!!"
Ma Marque s'illumine.
♫ Eau scintillante ♫
Mon corps est entouré d'une lumière et mes espadrilles, mon jeans, mon t-shirt vert et mes sous-vêtements disparaissent.
♫ Viens vers moi ♫
Je suis complètement nue, mais ça ne dure pas longtemps. La lumière disparaît lorsqu'elle explose et mon corps est recouvert d'un costume bleu moulant.
♫ Aucune retenue ♫
Deux pinces à cheveux, ressemblant à de petits miroirs ronds, apparaissent de chaque côté de ma tête.
♫ Pour la victoire ! ♫
Un bâton magique ayant une pierre bleue est apparu. Je le prends et ma transformation est complète. Ma Marque ne s'illumine plus.
Le monstre de slime se précipite sur moi, mais je le repousse avec mon bâton.
Alice : "Très bien ! Que la bataille commence !"
Après le combat, où j'attaque le monstre de slime avec de la magie d'eau, il meure.
Alice : (Je... Je l'ai vaincu ? C'EST TELLEMENT COOL !)
Je me détransforme et je continue à marcher dans la forêt.
Je ne sais pas combien de temps j'ai marché, mais quelque chose ne va pas. Je ne me sens pas fatigué. Je n'ai pas soif non plus.
Alice : (Oh, mon Dieu ! La Marque a-t-elle supprimé mon besoin de manger et de boire en échange du pouvoir ? Comme dans cet Animé avec un groupe de filles qui deviennent des magical girls et qui obtiennent la jeunesse éternelle, mais elles ne peuvent plus dormir, boire ni manger.)
Je n'ai pas le temps d'y réfléchir davantage quand une autre créature arrive. Cette fois, c'est une fleur rouge avec une bouche pleine de dents en son centre.
Alice : "Vraiment, sérieusement ? Bien. EAU SCINTILLANTE !!!"
Ma Marque s'illumine et je me transforme à nouveau.
Alice : "Allez, petite fleur, amène-toi !"
Après le combat, la fleur rouge meure.
Alice : (Victoire, YAY !)
Je me détransforme. Je continue à marcher dans la forêt d'arbres violets quand je vois une petite maison au loin. Bien que je trouve cela un peu étrange, ses habitants pourront me dire où je suis.
Je cours à la maison, sans me fatiguer, et je frappe à la porte. Personne ne répond. Je frappe à nouveau à la porte. Toujours rien. Cela me frustre. J'allais la briser, après m'être transformée, quand j'ai entendu la voix d'une fille crier : « J'arrive ! ».
La porte s'ouvre sur une jeune fille de 14 ans aux cheveux blond miel, coiffée d'une longue tresse, et aux petits yeux bleus. Elle a le teint clair et porte un haut bleu avec une jupe rose fluo.
Alice : (Un étrange mélange de couleurs.)
J'ai l'impression de l'avoir déjà rencontrée, mais c'est la première fois que je la vois.
??? : "Bonjour... AH ! Es-tu de la Terre ?"
Alice : "Euh. Oui."
??? : "SUPER ! Nous pensions que nous étions les seules terriennes dans ce monde mystérieux."
Alice : (Attend... Bien sûr ! Elle est l'une des Alice que j'ai connues dans mes précédents Chemins !)
Alice : "Êtes... Êtes-vous une Alice ?"
??? : "Oui. Comment est-ce... ? Une seconde. Mes Chemins... d'avant... t'es Lorange !"
Lorange : "C'est vrai, et vous seriez... D ?"
D : "Ouais. Alice Brown et Alice Kurosawa sont là aussi."
Lorange : "Alors avez-vous toutes pris un portail coloré ?"
D : "Oui et nous avons toutes abouti dans cette forêt. Nous avons toutes vu nos Chemins en rêve, entendu la voix des Chemins et reçu notre Marque plus tard. Puis nous nous sommes retrouvés dans cette maison."
Lorange : "Alors... savez-vous où nous sommes exactement ?"
D : "Non. Brown a trouvé une carte, mais il n'y a pas d'indication précise. Il y aurait un village dans le nord, mais nous ne savons pas encore s'il vaut mieux essayer de le trouver."
Lorange : "C'est fou. C'est la première fois qu'on se rencontre, et pourtant..."
D : "C'est comme si nous étions amies depuis longtemps. Je sais. C'est un sentiment étrange. D'ailleurs, il est préférable d'utiliser nos noms de famille."
Lorange : "Pour éviter toute confusion. Compris."
D : "Entre. Je vais voir où se trouvent Brown et Kurosawa."
Elle m'invite dans la maison et je la suis. Alors qu'elle monte les escaliers pour le premier étage, je vais vérifier la cuisine. Une petite fille de 10 ans, aux cheveux courts brun chocolat, à la peau noire et aux yeux noisette, mange quelque chose. Je ne sais pas ce que c'est.
Lorange : "Alice Brown ?"
Brown : "Oh uny secionde."
Brown est entre deux bouchées. Elle porte une robe d'été blanche.
Brown : "Je suis désolée. La nourriture... elle n'a plus aucun goût."
Lorange : "???"
Brown : "Depuis que j'ai reçu ma Marque, je ne ressens plus le besoin de manger, de boire et de dormir. Je ne me sens pas fatigué non plus. Mon Dieu, sommes-nous devenues... DES MAGICAL GIRLS MORTES-VIVANTES ?"
Lorange : "QUOI ?!"
Brown : "C'est logique, n'est-ce pas ? Ça veut dire que je vais rester une gamine pour le reste de ma vie."
Elle soupire.
Brown : "Mais une seconde, es-tu Lorange ? L'adolescente rousse que j'ai vue dans mes Chemins ?"
Lorange : "Oui."
Brown : "Cool, les quatre Alice sont de nouveau ensemble ! Bien que, techniquement, ce soit la première fois que nous nous rencontrons."
Lorange : "C'est exact."
J'entends des pas qui descendent les escaliers.
Brown : "Nous voici donc reparties pour une nouvelle aventure !"
Au même moment, Alice D et une jeune femme aux cheveux noirs de jais, attachée en chignon, arrivent. La jeune femme de 25 ans, Alice Kurosawa, a la peau blanche cuivrée et est vêtue d'un kimono rouge.
D : "Lorange ? Voici Kurosawa."
Lorange : "Je sais. Mlle Kurosawa ?"
Kurosawa : "Je vous dirais bien « c'est un honneur de vous rencontrer », mais j'ai l'impression que je l'ai déjà fait il y a longtemps."
Lorange : "Alors... euh, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?"
D : "Nous devons retourner sur Terre."
Brown : "Oui, mais comment ?"
Kurosawa : "Il y a encore ce village au nord. Essayons de le trouver."
D : "Mais..."
Kurosawa : "Nous n'avons pas d'autre choix."
Brown : "Cela peut nous prendre des mois ! Il n'y a pas assez de nourriture pour..."
Elle s'est soudainement arrêtée de parler.
Kurosawa : "Nous n'avons pas à nous inquiéter de cela."
Lorange : "Alors... vous aussi vous n'avez plus besoin de manger, de boire et de dormir ?"
Kurosawa : "Oui."
D : "Oui, et je ne suis jamais fatiguée."
Lorange : "Alors... nous sommes vraiment des magical girls mortes-vivantes... NOOOOOOOOOOONNNNNN !"
D : "HÉ ! « Mortes-vivantes »? T'exagères."
Brown : "Nous pouvons encore ressentir la douleur et je suis sûr que nous pouvons mourir en perdant face à ces monstres."
Lorange : "Vous en avez combattu aussi ?"
Kurosawa : "Oui. D avait un tas de lapins-slimes, Brown un arbre possédé et un écureuil, j'avais un..."
Kurosawa s'est arrêtée de parler quand une créature est apparue. Une sorte de nuage de fumée violet avec des yeux jaunes brillants. Une créature femelle. Je la connais.
Lorange : "C'est une Trace !"
D : "Je vais m'occuper d'elle, FEU FURIEUX !"
Brown : "NON ! Je vais m'occuper d'elle ! TERRE PUISSANTE !"
Leurs Marques brillent en même temps. Elles sont également situées dans la paume de leurs mains.
♫ Feu Furieux ♫ / ♫ Terre Puissante ♫
Les corps de D et Brown sont entourés d'une lumière.
♫ Brûle pour moi ♫ / ♫ Lève-toi en mon nom ♫
La lumière disparaît lorsqu'elle explose et les corps de D et Brown sont recouverts d'un costume moulant. Rouge pour D. Jaune pour Brown.
♫ C'est parti ♫ / ♫ Allons faire du bruit ♫
Deux pinces à cheveux, ressemblant à de petits miroirs ronds, apparaissent de chaque côté de leur tête.
♫ Pour la victoire ! ♫
Les deux Alice prennent leurs armes magiques et leurs transformations sont achevées. Leurs Marques ne brillent plus. Brown a un couteau et D... une poêle à frire ?
Lorange : (Vraiment ? Quel genre d'arme chelou est-ce ça ?)
Brown : "D !!! J'ai dit que je..."
D : "Pas le temps de discuter. ORBE DE FEU !"
Un orbe de feu apparaît dans sa poêle. D le lance à la Trace. L'attaque frappe et la créature disparaît.
Lorange : "Hein ? Elle est morte ?"
Brown : "Non. Elle vient de s'échapper. La lâche."
Kurosawa : "Allons-y avant qu'elle ne revienne."
Kurosawa quitte la cuisine et elle sort de la maison.
Brown : "Mais à nous quatre, nous pouvons la vaincre !"
D : "Allez, Brown, on y va."
D se détransforme, Brown fait la même chose, et elles quittent la maison. J'avais planifiée de les suivre quand la Trace revient. Je soupire.
Lorange : "EAU SCINTILLANTE !!!"
Ma Marque s'illumine et je me transforme. Comme D l'a déjà attaquée, la Trace est blessée.
Plus tard, la Trace semble fondre et elle disparaît dans une fumée noire. Je l'ai vaincue. Je me détransforme et quitte la maison pour retrouver les autres Alice.
Puis nous avons commencé à marcher vers le nord. Comme nous n'étions jamais fatiguées, nous n'avons pas besoin de nous arrêter quand il fait nuit.
Malgré cela, nous nous arrêtons et faisons un feu de camp de temps en temps par réflexe. Autour d'eux, nous parlons, quand nous ne sommes pas trop occupées à combattre des monstres.
Lorange : "Alors... est-ce juste moi ou nous ne parlons pas les mêmes langues et elles sont automatiquement traduites ?"
Brown : "Oui, comme dans nos précédents Chemins."
Lorange : "Je peux parler en anglais plutôt qu'en français mais..."
Kurosawa : "Non, non ! Ce n'est pas nécessaire."
D : "Hein ? Chut. J'entends quelque chose qui approche."
Kurosawa : "Un monstre ?"
Brown : "Je m'en occupe ! TERRE PUISSANTE !"
Sa Marque s'illumine et Brown se transforme.
Kurosawa : "Attendez, je vous accompagne. VENT TRANCHANT !"
♫ Vent Tranchant
En mon nom ♫
Le corps de Kurosawa est entouré d'une lumière. La lumière disparaît lorsqu'elle explose et son corps est maintenant recouvert d'un costume vert moulant.
♫ C'est l'heure de combattre
Pour la victoire ♫
Deux pinces à cheveux, ressemblant à de petits miroirs ronds, apparaissent de chaque côté de sa tête. Kurosawa prend son arme magique et sa transformation est terminer.
Sa Marque ne s'illumine plus... et son arme est un balai.
Lorange : (Ok. J'ai trouvé la poêle à frire stupide comme arme, mais un balai, vraiment ?!)
Alice Kurosawa et Brown se précipitent dans l'ombre, prêtes à combattre tout monstre qui pourrait s'y cacher. D et moi restons près du feu de camp.
Lorange : "Est-ce qu'elles vont s'en sortir ?"
Brown : "TERRE BRISÉE, DÉTRUISEZ-LES !"
Kurosawa : "ORBE DE VENT, GO GO GO !"
Le son des monstres mourants peut être entendu au loin.
D : "Elles vont bien. Tu vois ? Je parie qu'elles les ont tous tuées."
Brown : "D'AUTRES ARRIVENT !"
Kurosawa : "JE SAIS ! VENT TRANCHANT ULTIME !!!"
Plus de son des monstres morts.
Lorange : "Peut-être devrions-nous les aider ?"
D : "Non. Elles s'en sortent très bien !"
Brown et Kurosawa continuent à se battre pendant un certain temps, avant de nous rejoindre à nouveau.
Brown : "On les a tous eus !"
Kurosawa : "Ils étaient si nombreux... Maintenant, attendons-nous le lever du jour ou recommençons-nous à marcher pour trouver le village au nord ?"
D : "Je dis que nous devons continuer."
Lorange : "Bien."
Nous éteignons le feu de camp et continuons à marcher.
Je ne sais pas combien de jours nous avons marché. Je n'ai pas suivi le temps qui passe quand, soudain, nous le voyons. Un village. Au nord.
Brown : "Mon Dieu, le voilà !"
Lorange : "Nous l'avons enfin trouvé."
Kurosawa : "Espérons que ses habitants pourront nous aider."
D : "Oui, mais je pense qu'il vaut mieux éviter de leur parler de nos pouvoirs et de la Marque. Ils pourraient penser que nous sommes des « enfants de monstres » ou quelque chose comme ça."
Lorange : "Ok."
Nous allons au village et apprenons qu'il s'appelle Abella. Ce monde, très différent de la Terre, s'appelle Kidor.
Les habitants d'Abella, qui heureusement pour nous ont une apparence humaine, sont prêts à nous aider mais ils sont impuissants face aux monstres.
Villageois : "Nous sommes assez isolés du reste du monde. Parfois, un guerrier vient ici et tue des monstres en chemin, mais le dernier à venir est venu il y a de nombreuses années."
Villageoise : "Une bonne dizaine d'années, si ma mémoire est bonne."
Villageois : "Je sais qu'Adélan Alarie aurait pu vous aider, mais lui et sa femme sont morts."
Villageoise : "Alarie. Un type étrange. Il s'intéressait à la magie noire, aux monstres et à la légende du Cœur des Voyageurs. Un cristal magique qui permettrait à son utilisateur de voyager entre différents mondes en faisant un vœu. Selon la légende, ce cristal est caché là où vivent « les monstres du nuage de fumée violette »."
Lorange : (Des monstres du nuage de fumée violette... OH !)
Lorange : "C'est les Traces ! D, Brown, Kurosawa ! Retournons à la maison dans la forêt !"
Je remercie les villageois et nous reprenons la route.
Après, quoi ?, une bonne semaine de marche, on est de retour devant la maison.
D : "D'accord. Nous avons besoin d'un plan."
Brown : "Pas besoin ! Nous entrons, nous utilisons nos pouvoirs pour briser les murs, nous massacrons les Traces qui tentent de nous arrêter, nous trouvons le cristal et nous retournons sur Terre."
Lorange : "Euh."
Kurosawa : "Pourquoi pas ? À ce stade, qu'avons-nous à perdre ?"
Lorange : "QUOI ?! Mais..."
Brown : "Allez, on y va !"
Brown se transforme et nous aussi. L'Alice brunette a détruit la porte d'entrée par une attaque de terre et est entrée dans la maison. Nous la suivons et des murs sont abattus.
Lorange : "Dites, la maison ne risque-t-elle pas de s'effondrer si on continue comme ça ?"
D : "Non. Nous évitons de toucher les poutres de soutien."
Lorange : "Mais quand même... et si le cristal n'était pas caché derrière un mur ?"
Brown, qui est descendue au sous-sol parce que la maison en a un, nous crie qu'elle a trouvé le cristal derrière un mur, mais qu'il est gardé pour un groupe de Traces.
D : "ALORS, QUOI ? TU NE PEUX PAS LES TUER ?"
Brown : "OUI, MAIS ILS CONTINUENT À VENIR !"
Kurosawa : "TENEZ BON ! Je viens aider."
Kurosawa va au sous-sol pour aider Brown et je force D à la suivre. Quand j'arrive, moi aussi, au sous-sol, je vois que le nombre de Traces ne diminue pas.
Brown : "Une véritable armée. On en tue une, une autre prend sa place !"
Kurosawa : "Elles doivent avoir une sorte de chef. Si nous la tuons, les autres Traces pourraient mourir aussi."
Je regarde parmi les Traces, en essayant de localiser la chef, mais elles se ressemblent toutes. Puis je me souviens de cette « Heather » dans mes précédents Chemins.
Lorange : (Peut-être que c'est elle la chef ? Dans ce cas...)
Lorange : "HEY ! HEATHER ! Viens me donner un coup de pied dans le c... si tu peux !"
Une Trace se sépare du groupe.
Lorange : "Te voilà !"
Je suis sûr que nous étions amies avant, dans un autre Chemin, mais maintenant nous devons nous battre jusqu'à la mort. C'est triste.
Je lui lance mon ultime attaque d'eau, Vague d’Eau Électrisante, mais Heather l'esquive.
Lorange : (Oh oh !)
Heather se précipite sur moi.
Lorange : (Oh la la ! Sa vitalité est écrasante ! Je ne pourrais jamais la vaincre seule.)
D : "Lorange !"
Brown : "Nous t'aiderons."
Les autres Alice lancent des attaques différentes sur Heather. Sa vitalité diminue.
Lorange : (Je peux la battre maintenant !)
Après que Heather est vaincue, les autres Traces s'enfuient.
Kurosawa : "Mlle Lorange. Vous allez bien ?"
Lorange : "Oui, mais je me sens un peu triste."
Alice D, Alice Brown et Alice Kurosawa se détransforment et s'approchent du cristal, le Cœur des Voyageurs.
D : "Lorange ? Viens. Rentrons à la maison."
Je me détransforme et je m'approche du cristal. Les trois Alice le touchent, tout en souhaitant revenir sur Terre. Elles disparaissent et retournent chez elles.
Bien que j'aie le désir fou de rentrer chez moi, puis-je retourner à mon ancienne vie ? Avec les Autres, les intimidations, la douleur, les études difficiles, l'avenir incertain ?
Lorange : (Allez, Alice, ne change pas d'avis maintenant ! Tu dois rentrer chez toi, pense à tes parents ! Comment vont-ils se sentir si leur fille a disparu ?)
Quand bien même, j'ai le choix. Mon choix. Mon Chemin. Je suis sûr que les Chemins peuvent changer avec le temps.
Alors... puis-je retourner à mon ancienne vie ? Non. Je ne peux pas. Je ne suis plus la même Alice. Je ne veux plus vivre comme avant.
Je touche le cristal et je souhaite aller dans un autre monde. Je disparais et j'apparais dans une ville futuriste.
Lorange : (WOW ! Encore de l'Inconnu... mais une nouvelle aventure est sur le point de commencer... et bien d'autres encore !)
Je commence à marcher et c'est ainsi que commence mon nouveau Chemin changeant.